Mons, de 1200 à 1815 est le troisième volume de la série Images d'une ville publiée par les Archives générales du Royaume et les Archives de l'Etat dans les Provinces: il concerne les communes fusionnées de Mons et le Borinage. Le but de la collection est de présenter au grand public les ressources des Archives; elles sont complétées ici par de l'iconographie conservée à la Bibliothèque de l'Université de Mons-Hainaut qui, en 1966, a intégré la Bibliothèque publique de la ville de Mons, elle-même créée en 1797.

Ont été retenus aux Archives générales du Royaume des documents concernant des constructions civiles, militaires et industrielles, notamment les projets de 1766 pour une nouvelle halle, la carte de J.-B. de Bombelles de 1678 reprise sur la couverture et le plan où figurent six machines à feu du Flénu vers 1800. Le plan de Mons, extrait de l'atlas de 1572 de G. Braun et F. Hogenberg, fait partie du Cabinet topographique et historique. Dans la collection des Livres précieux on a choisi une planche de l'atlas de J. Blaeu datant du milieu du xvne siècle, ainsi que plusieurs lithographies de G. L'Heureux du début du xixe siècle. Les Archives de l'État à Mons ont fourni l'essentiel des plans concernant l'exploitation charbonnière dans le Borinage, ainsi que la représentation par Pierre Seuwart, peintre montois du xvie siècle, des églises Saint-Germain et Sainte-Waudru, placée en frontispice. Trois projets de 1661 pour le nouveau beffroi, dès lors symbole de la ville, sont extraits des archives de la ville de Mons conservées aux Archives de l'Etat. La Bibliothèque de l'Université de Mons-Hainaut, de son côté, a fourni des lithographies de François Gossart, Gaspard L'Heureux et Etienne Wauquière et des aquarelles de Léon Dolez. Le document le plus spectaculaire reste certainement l'aquarelle française illustrant le siège de Mons par Louis XIV en 1691.

Dans le but de diversifier au maximum les thèmes abordés dans l'ouvrage, Walter De Keyzer, chef de travaux aux Archives de l'État à Mons, s'est entouré d'une équipe de collaborateurs extérieurs à l'institution: pour l'histoire économique Marinette Bruwier, professeur honoraire de l'Université de Mons-Hainaut; pour le passé architectural de
Mons Christiane Piérard, dernier conservateur de la Bibliothèque publique de la ville de Mons; pour l'histoire militaire Bruno Van Mol, ingénieur principal aux Ponts et Chaussées du Hainaut. Luc Janssens, attaché aux Archives générales du Royaume, a repéré dans les diverses collections conservées à Bruxelles les pièces susceptibles d'être utilisées.

Walter De Keyzer a esquissé à grands traits l'évolution de Mons entre 1200 et 1365 en insistant sur son peuplement, quartier par quartier, d'après quatre documents exceptionnels: les rôles d'imposition de 1295 et le cahier de la taille de 1365. Christiane Piérard a décrit les grands travaux qui ont modifié la physionomie de la ville: l'enceinte urbaine médiévale, le Grand Marché de 1348, F hôtel de ville et la collégiale Sainte-Waudru du XVe siècle, la Grande Boucherie de 1589 et le beffroi de 1661. Deux projets du xvme siècle ne virent pas le jour: celui d'un hôtel commun aux États de Hainaut et à la ville de Mons sur la Grand-Place et celui d'une halle polyvalente, rue de la Halle. Bruno Van Mol a retracé la genèse et l'évolution des fortifications bastionnées à partir de l'époque espagnole. Il décrit aussi les arsenaux et casernes des xvie et XVIIe siècles, les casernes de Vauban, l'hôpital militaire et la manutention du xvme siècle. Marinette Bruwier a traité des rapports qui depuis le Moyen Âge existent entre Mons et les communes charbonnières du Borinage, en particulier les problèmes liés à la vente et au transport tout en analysant l'évolution du bassin houiller. Elle a approfondi ensuite l'histoire de l'exploitation dans trois localités qui font aujourd'hui partie du Grand Mons: Cuesmes, Jemappes et Flénu, cette dernière donnant même son nom à un type de charbon, le «flénu». On y voit l'apparition à la fois des machines à feu et de sociétés nouvelles qui sont à l'origine des sociétés charbonnières du xixe siècle. La participation au processus de négociants montois prouve l'importance des charbonnages dans l'enrichissement de la ville.