Pourquoi le Crédit Communal de Belgique célèbre-t-il son centième anniversaire en organisant une exposition dont les caractères artistique, historique et didactique ne se concilient guère, à première vue, avec les préoccupations habituelles d'une institution financière ?

C'est que, bien placé pour apprécier l'importance toujours croissante que revêt la vie publique sur le plan local, le Conseil d'administration de la Société a estimé que cette célébration lui offrait une occasion unique d'attirer l'attention sur l'ampleur de l'activité de nos communes, activité qui s'intègre à ce point dans notre vie quotidienne et dans nos habitudes qu'elle en passe presque inaperçue.

Choisissant parmi leurs innombrables missions d'ordre administratif, économique, social et culturel, il a cru devoir mettre en lumière le rôle que les communes jouent, depuis des siècles, dans la création, l'enrichissement et la conservation du patrimoine artistique national.

Sait-on que notre pays peut s'enorgueillir de près de cent vingt musées provinciaux et communaux ? Se rappelle-t-on que les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles et à Anvers, étaient, avant d'être repris par l'Etat, des institutions municipales ?

Certes, la possession de chefs-d'œuvre célèbres a conféré une juste renommée aux musées communaux de nos grandes villes. On ne peut en dire autant de beaucoup d'autres musées qui conservent cependant bien des pièces remarquables. Si trop de musées, trop d'hôtels de ville ne sont guère visités, c'est parce que nos concitoyens ignorent qu'ils y trouveront des œuvres supportant la comparaison avec celles qu'ils vont admirer à l'étranger.

Cette ignorance, cette indifférence, nous avons tenté de les vaincre en éditant un ouvrage consacré aux « Trésors Communaux », en organisant cette exposition dont le titre « Gloires des Communes Belges » précise l'esprit et les intentions.