Il fallait pour écrire les pages de ce siècle de folklore et de cavalcade que l’écrivain fût à la fois un historien-homme de lettres et ce que nous appellerions familièrement un « homme à racines ».

Historien et homme de lettres, Charles Mathieu l’est par formation. Chacun découvrira au fils des lignes ses qualités de chercheur rigoureux, d’amoureux de la concision et de la clarté du style. En cette matière, nous laisserons au lecteur le soin de lui découvrir bien d’autres qualités.

Notre propos ne s’y attardera donc pas. En effet, notre penchant naturel nous portera davantage à relever la profondeur des racines qui font un homme du terroir, un homme attachant, passionné. Un homme de la race d’un Jos Grégoire, peintre fleurusien, dont nous avons eu, à maintes reprises, l’occasion de célébrer l’œuvre et de perpétuer le nom.

Monsieur Charles Mathieu est un Fleurusien dans la plus noble acception du terme. Il y a dans une école, dans une église, dans une maison communale, dans bien des bâtiments, des briques ou des pierres qui, si elles venaient à manquer, mettraient tout l’édifice en péril. Dans le Fleurus d’aujourd’hui, dans la recherche de son esprit et de son âme, Monsieur Charles Mathieu est une de ces pierres.

Que sa modestie ne souffre pas de cet éloge, car il s’agit d’un éloge intéressé. Nous aimons nous nourrir des souvenirs de ceux qui en sont les détenteurs. Nous aimons pouvoir mettre des visages, aux traits les plus fins possibles, aux personnages dont nous entendons citer les noms, qui sont décédés dans un passé proche, que nous n’avons pas ou si peu connus.

Nous sommes, en fait, à la recherche d’un héritage, qui n’est pas d’argent, mais qui a la valeur extraordinaire de la nature humaine.

Si l’origine fleurusienne de Charles Mathieu est une de ses racines profondes que nous apprécions tant, multiples sont les autres. Relevons, pour mémoire, les sources qu’il s’est choisies. Et apparaissent aussitôt des noms chers aux initiés, des noms fleurant bon l’histoire locale, pèle mêle : Henri Petrez, l’baron de Fleurû ; Jules Planche, que notre mémoire honore ; Roger Pinon, auteur d’études remarquables ; [...]