Lorsqu’on évoque la vie de la population du Borinage d'autrefois, on pense inévitablement au bouleversement intervenu dans les dernières décennies de ce XXe siècle.
De nos jours, il est courant que l'on profite des luttes sociales livées par les générations écoulées. Celles de la fin du siècle dernier, avant la première guerre mondiale. Après celle-ci, lorsque fut obtenu le suffrage universel et l’avènement des partis et syndicats de gauche qui firent basculer les majorités cléricales et libérales qui eurent le monopole durant si longtemps.

Après la deuxième guerre mondiale, c’est une autre manière de vivre qui se manifesta.
Et pourtant, si le Borinage fut le plus touché parmi les populations du pays, si le chômage sévit toujours et constitue la grande plaie que l’on connaît, engendrant d’autres effets néfastes du mal de vivre, on imagine mal qu’une partie des Borains puissent se séparer des bienfaits dont ils jouissent.

Nous pensons à l’automobile, aux vacances, la télévision avec vidéo, le chauffage central, les ustensiles ménagers très multiples et nous en passons. Les politiciens eux-mêmes ont suivi le mouvement. Des meetings sur la place publique ou dans les Maisons du Peuple le 1er mai ou à. la Sainte-Barbe sont des phénomènes du passé. On en est arrivé à des soupers-débats !

Il n’en fut pas toujours ainsi loin s’en faut. Il n’est que de rappeler comment vécurent nos aïeux, pour mesurer toute l’étendue des droits et du confort acquis. A quel prix parfois ?

Pour s’en souvenir et rappeler les traits de l’Histoire d'un peuple, d’une région, le mieux était de faire un retour en arrière et d’évoquer la vie laborieuse au cœur d’une population, la nôtre, celle du Borinage.

C’est le but de cette étude que nous avons consacrée à la région. Vivre un siècle de tant de métamorphoses reste un sujet passionnant digne d'être disséqué, décrit, illustré.
Ce but là, nous nous le sommes fixé en glorifiant les mérites de ceux qui ont forgé ces mouvements, mais ne purent ensuite maîtriser les nouvelles donnes au moment où elles échappaient au contrôle des pouvoirs syndicaux et politiques.