Au début du 14e siècle, Bruxelles est en pleine expansion. Mais, à part les amendes prononcées par la gilde de la draperie, la justice est encore exercée par les seuls sept échevins, semonces par l'amman, tout comme elle l'est dans des villages des environs, l'officier seigneurial y jouant le rôle de l'amman. Avant que la population urbaine ne dépasse au 15e siècle les 30.000 habitants, cette fidélité à une institution remontant à l'époque carolingienne devra composer avec la nécessité de soulager graduellement l'échevinage en déléguant certaines de ses attributions, notamment judiciaires. Mais un autre facteur, politique celui-là, compliquera les efforts de rationalisation.

C'est donc à la transformation de l'organisation judiciaire à Bruxelles au bas moyen âge et à l'époque moderne que je m'attacherai.

Si l'histoire des institutions urbaines est l'un des domaines apparemment les mieux connus du passé bruxellois, les institutions judiciaires n'ont guère tenté les historiens, sinon, entre autres, A. Smolar-Meynart, à la mémoire de qui le présent recueil est dédié.