Si la date de l'événement est précise, puisque le 16 mars 1865 marque la création de la Caisse d’Épargne, le titre du présent ouvrage risque de susciter quelque interrogation, sinon un malentendu, dans l'esprit du lecteur. A ceux qui en attendraient trop, ou autre chose, nous voudrions éviter une déconvenue.
L'histoire économique et financière de la Belgique au cours de ces cent dernières années, possède de nombreux et brillants interprètes. Nous n'aurons pas la prétention de vouloir en allonger la liste.

Il n'a pas été non plus dans l'intention des auteurs de rédiger quelque savant traité sur les pratiques de l'épargne ou sur les mécanismes des placements. D'éminents spécialistes se sont depuis longtemps employés à cette tâche. Si lacune il y a, notre apport à ¡'étude de la phénoménologie de l'épargne et de l'investissement trouvera sa place ailleurs.

Enfin, l'ouvrage, tout Mémorial qu'il se définit, a voulu être autre chose qu'une accumulation de faits, si mémorables soient-ils, ou de chiffres, si prodigieux soient-ils, à la gloire de la seule Caisse d’Epargne.

Multiples sont les raisons qui ont incité les auteurs de cet ouvrage à sortir des limites d'un texte destiné à l'usage exclusif des initiés.
Tout d'abord, par la nature même de ses activités, la Caisse d’Épargne, dont le Législateur a doté la Belgique en 1865, est au centre d'un large flux où se rejoignent les mouvements complémentaires de la récolte de l'épargne et de la distribution du crédit. Conçue à la mesure d’une nation, elle est au contact des types humains et des groupes sociaux les plus divers. Comment, dès lors, parler de l’Institution sans décrire la situation de ceux qui utilisent ses services. L'activité de la Caisse d’Épargne affecte les [...]