Plus mon village découvre son histoire et plus ma conviction se conforte et s'affirme: il fut l'atome initial duquel éclata tout notre canton depuis des temps immémoriaux.

En effet, si les désinences ” Bal " et ” en ” se traduisent bien en " au bord ” et ” rivière ” en langue celtique, l’appellation de Baelen trouverait son origine pendant la période de la Tène, lors de la plus grande expansion des Celtes, au 2eme âge du fer.

Des monnaies romaines des IIe et IIIe siècles furent découvertes chez nous, dans des masses de scories de fer, le hameau de Heggen connut l’exploitation d’une mine de fer à la fin du XVe siècle, comme nous le rappelle Firmin PAUQUET dans ces "Mélanges", et plusieurs gisements de fer firent exploités de 1877 à 1902. Ces indices confirment-ils l’hypothèse avancée ? Baelen situerait ainsi sa genèse, son Alpha, dans la période des 500 ans qui ont précédé la conquête de la Gaule par les Romains de Jules César en 58-59 avant Jésus-Christ.

Il n’est donc pas interdit à un des bourgmestres du XXe siècle de rêver, ou mieux encore de plonger jusqu’au vertige à travers les multiples générations de ses ancêtres jusqu’au premier couple ou jusqu’à la première tribu qui consacra nos lieux en leur donnant ce nom qui sera balbutié, susurré, chuchoté, crié, hurlé, dénigré, chéri, honoré ou tout simplement dit jusqu'à nous pendant tant de siècles.

Ou plus éloigné encore, d'approuver la première famille qui estima le site accueillant et s’y installa, de s’émerveiller devant ce premier cultivateur ou éleveur qui sera suivi jusqu’à nos jours par tant d’inventifs et courageux hommes de la terre.

Ou davantage lointain encore, de s’émerveiller devant cette première femme ou ce premier homme qui s’agenouilla, contempla son visage et étancha sa soif dans les ondes frémissantes, et poissonneuses, de notre ruisseau séculaire.

Ce dernier tiendra un rôle essentiel dont l’apogée se situera aux XVIIIe-XIXe siècles, lors de l’essor des célèbres fouleries de tissus, des moulins à eau et de la fabrication du papier, berceau de la multinationale Mabelpap. Il y eut aussi, alimentés par le ruisseau, les grands viviers (XIVe-XVIIe s'ècles), lesquels foisonnaient de carpes et de brochets, dont nos ancêtres furent friands, comme nous le relate Monsieur Arsène BUCHET.

Nous ne pouvons nous empêcher de nous sentir interpellés par l’antériorité - face à la situation actuelle - de Baelen par rapport à ces villages quelle rassembla en un Haut-Ban, à savoir pas moins que Membach. bien sûr. mais aussi Eupen, mais aussi Limbourg, Goé et Bilstain, ainsi que Henri-Chapelle et Welkenraedt. Baelen est restée confinée, sage, en son noyau modeste, alors quelle n’a cessé d’exploser en sa périphérie. Dolhain (Dael-heim qui pourrait être d’origine franque), jadis partie intégrante de notre entité, lui a permis longtemps de s’intituler Baelen-sur-Vesdre. La population de Dolhain s'accrut avec l'essor industriel et en 1879 notre village allait être amputé de toute l’agglomération urbaine. en aval des Forges jusqu’au confluent de la Vesdre. Puis-je écrire qu’il est heureux que le bourgmestre de l’époque, le Conseiller Provincial Louis-Edouard SÛHS ait habité les Forges, où il exploitait l'usine à papier! Le pire était évité. Baelen, généreuse, avait ainsi doté Limbourg d’une possibilité d'expansion qui ne manqua pas de se concrétiser avec beaucoup de bonheur.

Baelen est aussi une rare commune couverte, sur le territoire de Membach, d’une prestigieuse et superbe forêt, l’Hertogenwald, de plus de 6000 hectares, dont elle ne peut retirer aucun profit, car elle est domaine de l’Etat, depuis Marie-Thérèse - Généreuse Baelen!