Préface de Albert Demuyter, Sénateur-Bourgmestre d'Ixelles.

Et voici la Chanson des rues d'Ixelles. Qu'on le veuille ou non, dans la région de bruxelles, chacun se sent un peu Ixellois. Ce faubourg a ceci de particulier qu'il a conquis l'une des places les plus enviées dans la toponymie bruxelloise: il est le XVIe arrondissement, Auteuil, le snobisme familier, la terre privilégiée où poussent les plantes rares des arts, de la littérature... Ce n'est pas pour rien, d'ailleurs, qu'Ixelles possède le musée communal d'arts pictural et plastique le plus beau et le plus riche de l'agglomération; pas pour rien que Michel de Ghelderode y est né, que Charles de Coster y est mort. Ixelles, c'est, à tout va, la commune de notre coeur.

Tout cela est sensible dans l'ouvrage que Jean francis consacre aujourd'hui à Ixelles. Les rues d'Ixelles racontent, comme toutes les autres, l'histoire de notre région. Mieux que les autres, cependant, elles s'accrochent à un passé prestigieux, familier, pétaradant; un passé où les plaintes du violon de Charles de Bériot se mêlent aux coups de fusil de 1830; où Charles Schauten clame haut et clair les tirades de Flambeau; où Marthe Dugard égrène avec ce génie qu'on lui connaît les textes d'Anouilh, d'Ibsen ou de Rostand. Tout cela s'évade du passé du théâtre Molière et s'entrelace avec les cris d'Audiberti, ceux de Ghelderode, d'Obaldia ou de Ionesco que le Théâtre de Poche faisait connaître aux Bruxellois.

Ixelles, c'est la commune de la culture. C'est cela que raconte Jean francis dans ce livre qui prend, à chaque parution, plus d'importance dans le coeur et l'esprit de tout Bruxellois.