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Montand : Le livre du souvenir
Paperback / 222 bladzijden / uitgave 1992
taal (talen) : frans
uitgever : Sand
ISBN : 2710705192
EAN : 9782710705192
afmetingen : 364 (h) x 264 (b) x 20 (dk) mm
gewicht : 1240 gram
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Ce jour-là, Paris enterre Montand. Un mercredi d’automne qui permettra à tous ceux que l’image ravit d’évoquer les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle...

La veille, cinquante mille personnes au moins étaient annoncées au cimetière du Père-Lachaise pour ce qui devait être l’événement de l’année.

Drôle d’époque où tout se mesure, y compris les obsèques. On évoquait les cent mille personnes venues pour Piaf, les cinquante mille à avoir accompagné Signoret, et, même si la question n’était pas formulée, elle planait dans les esprits : Montand ferait-il mieux ?

Au lendemain de ce 13 novembre, les amateurs de statistiques pourront noter que, non, il n’a pas fait mieux. Six à sept mille personnes en tout et pour tout. Signe des temps ? Sans doute. Et puis Montand, qui détestait les enterrements et n’y mettait jamais les pieds, avait tellement dit qu’il voulait pour le sien de la rapidité, de la sobriété et de la discrétion...

A 10h30, le fourgon mortuaire part du 114, boulevard Saint-Germain, son dernier domicile, pour rejoindre le cimetière du Père-Lachaise. Sur le parcours, des anonymes, soudain recueillis, rendent un furtif hommage à celui qui s’en va.

La famille l’avait annoncé : ni prières ni discours. La cérémonie aurait lieu dans la plus stricte intimité.

Aussi, à 10h50, quand le fourgon arrive au Père-Lachaise, la foule hétéroclite et silencieuse tassée contre les barrières métalliques se contente de suivre des yeux l’entrée de Montand au Père-Lachaise. Derrière lui, deux cents vedettes, le Tout-Paris de l’art, de la culture et de la politique.

Si ce n’étaient leurs visages affligés, ils donneraient à cette « dernière » une allure de « première ».

Catherine Deneuve, Alain Delon, Michèle Morgan, Gérard Depardieu, Patrice Chéreau, Patrick Bruel, Henri Salvador, Claude Berri, Michel Piccoli, Jean-Loup Dabadie, Marcel Camé, Alain Comeau, Daniel Auteuil, César, Jean-Jacques Beineix, Emmanuelle Béart, Costa-Gavras, Claude Sautet. Mais aussi, Bernard Kouchner, Jack Lang, François Léotard, André Glucksman, Jorge Semprun, Roland Leroy, Yvette Roudy, Edmond Maire... François Mitterrand a envoyé une superbe couronne, Renaud aussi, qui y a fait inscrire ces simples mots : « Adieu l’ami ».

Tout devant, là-bas, au-dessus de la terre fraîchement creusée, des monceaux de roses et de lis, des œillets et des marguerites par centaines donnent presque un air de fête à l’avenue Aguado. Là, en cette 44e division du Père-Lachaise, Carole, la compagne des dernières années, la maman de son fils unique, va rendre Montand à Simone. Car c’est ici, dans cette tombe de marbre beige clair où repose déjà Simone Signoret, entourée de bouleaux plantés selon son vœu, c’est ici que Montand a voulu être enterré.

Plus proche de Carole que jamais, Catherine Allégret, la fille de Simone devenue celle de Montand par adoption après la mort de sa mère. Valentin, le petit garçon blond - lumineux bonheur des dernières années de sa vie - est resté à Autheuil dans la grande maison désormais vide et muette. Il est trop jeune encore pour comprendre qu’il ne verra plus son papa...

Après les deux femmes en noir, chacun à son tour dépose une rose rouge sur le cercueil. Dans le silence et la dignité. L’émotion est d’une rare intensité et elle vaut toutes les oraisons funèbres du monde. Grandeur nature, la silhouette de Montand, entièrement dessinée avec des roses rouges sur fond de roses blanches, semble dominer la scène, une fois encore.

S’il lisait l’un des six livres d’or installés à la porte Gambetta, il y découvrirait, sous la signature des « grands » de ce monde, des mots simples, lavés de toute emphase.

A peine une demi-heure que l’enterrement est commencé et le voilà déjà fini. Les vedettes s’en vont, le public peut entrer...

Célèbres ou anonymes, proches ou lointains, familiers ou étrangers, ils se sont retrouvés unis, l’espace de quelques heures ce 13 novembre 1991, autour d’un homme qu’ils avaient aimé. Pas toujours pour les mêmes raisons !

Bien malin celui qui aurait pu dire qui, exactement, avait été enterré au Père-Lachaise. Qui, depuis sa mort, quatre jours plus tôt, était célébré par les journaux du monde entier.
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