Actuellement, les parents savent combien est nécessaire la préparation d'un aîné à la naissance d'un bébé et s'acquittent avec compétence et chaleur de cette tâche éducative. Cependant, malgré ces précautions, l'aîné peut réagir à la situation de réalité par l'expression d'un malaise décevant pour les parents, qui avaient tout fait pour prévenir les conflits.

L'expérience nous apprend qu'il est normal que l'installation concrète et tangible du bébé suscite chez l'aîné des réactions émotionnelles que la préparation préalable peut atténuer, mais non éviter. Tous les enfants développent à l'égard du cadet des moments de jalousie dont l'expression dépendra du caractère de l'enfant, de son âge, de la façon dont lui-même si situe émotionnellement dans la cellule familiale : hostilité et gestes ouvertement agressifs envers le bébé, régression à des comportements et des exigences calquées sur celles du nourrisson, manifestations désagréables à l'égard des parents, dont l'affection est ainsi mise à l'épreuve. Ces comportements peuvent être contemporains de la naissance du bébé ou se faire jour à l'occasion de moments particuliers de l'évolution du nouveau venu qui prend, progressivement, une place plus encombrante, lors de l'apparition de la marche, par exemple.

Comment aider l'enfant à surmonter son malaise ? Il sera plus détendu s'il sent que sa jalousie est acceptée et ne le met pas en danger de perdre l'affection de ses parents. Mais aussi, il sera rassuré s'il sait que des manifestations excessives trouvent un frein extérieur ferme et bienveillant qui le protège contre lui-même. Enfin, les interventions éducatives qui s'attacheront à valoriser et encourager ses comportements de grand l'aideront à s'épanouir par les satisfactions qu'il retirera à se conduire comme un aîné.