Le petit « mentor» que voici n'ambitionne nullement d'être la somme exhaustive des balades possibles dans l'espace qu'il est convenu d'appeler désormais la « région de Bruxelles ». Loin s'en faut. Mieux vaut donc les considérer comme un recueil de suggestions propres à susciter une vocation touristique plus exigeante. Pour significatifs qu'ils soient du territoire exploré, ces vingt itinéraires demandent, en effet, à être complétés par d'autres, laissés à l'initiative de chacun et qui balaieront tout ce qui ne fut pas balayé. À la notion d'excursion proposée ici, le promeneur superposera celle d'in-cursion, démarche plus personnelle donc plus enrichissante.
Ce préalable admis, on admettra aussi les « lacunes » très évidentes de cet ouvrage. Après quoi, on s'apercevra très vite qu'il répond à un besoin dans la mesure où, depuis trop longtemps, plus rien n'avait été entrepris pour susciter l'envie de renouer avec la terre de chez nous et les richesses innombrables — et incomparables — qu'elles portent. Pour trop de Belges — et de Bruxellois — l'exploration du monde commence à Torremolinos, Dubrovnic, Malaga, Tokyo ou sur les bords du Gange. Pour ma part, j'ai la faiblesse de croire qu'elle a son point de départ au coin de la rue et qu'il y a plus de mérite à découvrir la beauté d'un porche Louis XVI du quartier Sainte-Catherine, par une calme matinée de printemps, que de s'emplir les poches de cartes postales, une après-midi de juillet, sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Sauf le respect que je dois à Périclès, je ne sais rien de plus désolant que les longues files de touristes pré-fatigués partis à la conquête de l'Acropole. Aux Luna-parks de Chambord ou de Pompei, je préfère l'intimité de l'abbaye de la Cambre, aux foires d'empoigne du Palais Pitti ou de Madame Tussaud, je préfère la [...]
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