Qu'y a-t-il de pire aujourd'hui pour un couple que la naissance d'un enfant mort ? Dans la société profondément christianisée des siècles passés, une telle issue était d'autant plus insupportable que l'innocent était privé du sacrement qui lui aurait ouvert les portes du paradis : il n'avait même pas droit à une sépulture en terre consacrée. Aussi, les parents se demandaient-ils ce qu'ils avaient pu faire pour mériter un tel châtiment...
La crainte d'une errance sans fin de l'âme de l'enfant les poussait à porter son corps devant l'image d'une Vierge miraculeuse, avec l'espoir qu'il donnerait les signes de vie autorisant le sacrement. Ensuite, l'innocent pouvait mourir définitivement... Ce « répit » entre deux morts constitue sans doute l'une des manifestations les plus spectaculaires de la religion populaire aux siècles passés.
La Belgique a été le théâtre de nombreux retours temporaires à la vie d'enfants innocents. La durée du phénomène et sa large représentation spatiale font exclure l'illusion et la mise en scène. L'Eglise, d'ailleurs, a souvent fait preuve d'une surprenante indulgence devant un tel recours.
Nous sommes ici dans un autre temps, devant une autre conscience de la vie et des fins dernières. A côté du miracle des enfants mort-nés, existait en effet dans le sanctuaire tout un faisceau de dévotions : le rituel renvoyait toujours à la quête de la fécondité, à l'intérieur d'un cycle où la vie et la mort s'entremêlaient sans cesse.
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