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La viande : Tranche de ville, mode de vie - Les Cahiers de la Fonderie
door Collectif
Paperback / 64 bladzijden / uitgave 1996
taal (talen) : frans
uitgever : La Fonderie
nummer : 20
afmetingen : 295 (h) x 210 (b) x 5 (dk) mm
gewicht : 247 gram
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Les scandales de la «vache folle», et ils sont nombreux, jettent une lumière crue sur la société malade de ses consommations, de ses peurs et de ses mouvements médiatiques erratiques.

«La belle viande rouge» des bovins, vantée pour ses mérites réels et imaginaires, symbole de la réussite sociale, de l'élévation du niveau de vie (le populaire «beefsteak»), de la nourriture saine et roborative, apparaît d'un coup comme porteuse de toutes les craintes de la fin du siècle. La consommation de viande rouge régresse pour des raisons économiques (son prix par rapport à l'effondrement de celui de la volaille et du porc), culturelles (la vogue des cuisines méditerranéennes et exotiques), sociales (les classes supérieures qui n'ont plus le monopole de ce produit sont tentées par de nouvelles modes alimentaires végétariennes ou, du moins, économes en protéines animales de ce type).

«La vache folle» britannique risque de renforcer de plein fouet cette tendance lourde de l'évolution au moment où la production du bétail était en pleine croissance, «dopée» par de nouvelles méthodes de production licites (sélection des bêtes, nourritures composées) et illicites (les hormones par exemple), mais toutes deux trop soucieuses de coût et de rentabilité. Que d'étonnements en quelques semaines !
Les médias rassasiés, depuis la fin de la crise sanglante de l'ex-Yougoslavie, se sont précipités avec délectation dans la brèche ouverte par le gouvernement britannique annonçant la possibilité d'une transmission du prion, responsable de «l'encéphalopathie spongiforme bovine» à l'homme franchissant donc la «barrière des espèces». Ils ont été dans l'ensemble tentés d'exploiter le spectaculaire plus que soucieux d'informer clairement et précisément le public et ils ont provoqué un mouvement de fond rare sur les marchés.

Les gouvernements se sont montrés incapables d'assumer clairement leur responsabilité. Celui de Sa Majesté, borné par son libéralisme, après plus de dix ans de tergiversations, reconnaît qu'il doit informer l'opinion et surtout mettre en place une politique efficace d'éradication de l'épizootie (la première description de cas date du 25 avril 1985) et qui abandonne toute fierté «euro-sceptique» pour s'indigner de la maigreur de l'intervention de l'U.E. (75 % du coût de l'opération) alors que la Commission Européenne demande à Londres de prendre des mesures depuis 1988 (il n'y avait que 2.185 cas déclarés et il y en a plus de 100.000 depuis lors). Le gouvernement de la République, lui, soutient ses éleveurs dans l'apposition d'un label douteux (V.F.) (viande française), protectionniste et mensonger puisque l'on sait que la France est le deuxième pays touché par la V.F. (la vache folle). Le gouvernement des «Belgiques désunies» et ses éleveurs s'indignent du laxisme britannique et de la perfidie française et annoncent que la viande belge connaît le meilleur contrôle sanitaire d'Europe (qui a parlé d'hormones ?).

Et l'opinion publique, frémissante de découvrir que les films d'horreur consommés avec frénésie à la télévision, pourraient se concrétiser dans la vie quotidienne, freine ou arrête sa consommation de bœuf après l'annonce du blocus sur la viande anglaise mais accélère sur les autoroutes les jours de brouillard.

Il apparaît ainsi que le chaos participe bien de l'organisation sociale et l'enseignement de qualité est plus nécessaire que jamais; que la baisse des prix n'est pas une valeur en soi et qu'il faut en évaluer tous les coûts; que la formation et l'information scientifiques constituent les enjeux majeurs de l'évolution sociale de demain.

Pour ma part, ce dimanche, je mangerai un «beefsteak» saignant dans un restaurant non fumeur, mais je ralentirai sur l'autoroute.

Ce numéro des Cahiers retrace divers aspects du rapport à la viande qu'entretient la ville, d'un point de vue urbanistique, architectural, économique, industriel et social, mais aussi gastronomique.

Le dramatique incendie qui vient de ravager les abattoirs blesse profondément la ville, met à mal les efforts de leurs dirigeants pour maintenir cette activité dans la Région. Cet édito devait se terminer par «bon appétit»; il se terminera par «bon courage».
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