L’IMAGINAIRE WALLON On a défini la culture ce qui reste quand on a tout oublié. Nous pourrions en dire autant de l’imaginaire : ce qui, après une longue décantation, demeure dans le creuset de la mémoire. L’imaginaire wallon, tel que l’entendent les écrivains qui participent à cette collection, c’est leur souvenir originel à l’épreuve d’aujourd’hui. Leurs témoignages s’inscrivent dans une culture régionale profonde, dans le sens le plus large, le plus humaniste et le plus authentiquement populaire. Les souvenirs de leurs enfances et de leurs adolescences sont significatifs, puisqu’ils impliquent un retour à leurs sources personnelles, mais aussi l’attestation de l’appartenance à un pays précis qui a évolué sous leurs yeux, nourri et façonné nos contemporains et doit maintenant se construire dans son originalité propre.

Né à Braine-le Comte, en 1907, Marcel Lobet a passé les vingt premières années de sa vie dans le Hainaut. Après une carrière de journaliste à l’Indépendance Belge, à la Nation Belge et au Soir (où il fut secrétaire de rédaction), il a pris sa retraite dans un Brabant wallon qu’il connaissait depuis son enfance. Son itinéraire intemporel sur les routes d’un passé quasi médiéval, l’écrivain l’a retracé en évoquant ses rencontres et ses amitiés. Egrenant des souvenirs, esquissant des portraits, multipliant les détails anecdotiques touchant ses années d’apprentissage, l’auteur d'Ecrivains en aveu a recomposé une «géographie cordiale», aux carrefours du vécu et du rêvé, au confluent du réel et de l’imaginaire.