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Winkelmand
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Objectif Ypres : Témoignages des militaires allemands stationnés à Comines-Warneton et dans la région en 1914-1918
Paperback / 208 bladzijden / uitgave 1977
taal (talen) : frans
collectie : Mémoires
nummer : VII f. 1
afmetingen : 240 (h) x 158 (b) x 13 (dk) mm
gewicht : 500 gram
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Grâce aux éclaircissements de M. H. Bourgeois, on comprend mieux les trois batailles d’Ypres de 1914, 1915 et 1917, puis l’offensive Ludendorff d’avril 1918, enfin la progression libératrice des derniers mois de la Grande Guerre — tous ces engagements furieux dont Comines fut la base et le lieu géométrique, et où reviennent constamment les noms de localités voisines comme Warneton, Messines, Wervicq, Hazebrouck, Poperinge ... Grâce surtout aux témoignages allemands, français et anglais, dont certains inédits, que notre auteur a patiemment rassemblés, traduits et commentés, on voit resurgir la vie quotidienne de cet enfer, où les chiffres alignent sans relâche les morts par milliers, les obus tirés par centaines de milliers.

Ce sera une expérience étrange pour le promeneur qui, ces notes à la main, parcourra aujourd’hui ces campagnes paisibles et apparemment intactes. Telle imperceptible dénivellation, ce fut la côte 62 ou la côte 59, théâtre d’opérations sanglantes; tel pré vaguement valonné rappelle le souvenir de ces entonnoirs larges de quinze mètres, à qui les combattants nostalgiques avaient fini par donner des noms féminins, avant de s’y noyer dans une eau boueuse et teintée de rouge. En filigrane, il verra réapparaître un paysage lunaire, criblé de trous, avec ses tranchées, ses boyaux, ses sacs de sable, ses réseaux de fils barbelés, ses brasiers de branchages que l’on allumait pour chasser dans les couches supérieures de l’atmosphère les nuages de gaz asphyxiants.

Peu d’héroïsme ostentatoire, peu de patriotisme même — sauf à Lange-mark — dans ces notes pragmatiques où transparaissent davantage l’esprit de corps, la camaraderie, la conception d’un devoir inévitable — et une réelle estime pour l’ennemi enveloppé par un même ouragan, cet ennemi que l’on ne tarde pas à juger selon des critères quasi-professionnels. Il y a, certes, les assauts à la baïonnette (après distribution d’eau-de-vie), les blessés gémissant sur la paille d’une grange; les portes, volets et meubles qu’on va prendre dans les ruines de la ferme voisine pour consolider une tranchée, et les angoissants travaux de sape dont se gaussent les «spécialistes», mais qui finissent quand même par déboucher sur une explosion effroyable qui envoie des débris de cadavres à 300 mètres de là. Mais il y a aussi ces salles de lecture, ces concerts classiques, ces représentations théâtrales que l’on organise à l’arrière, en grignotant les «Liebesgaben» de la famille lointaine. Et il y a même ces fraternisations parfois ironiques, parfois plus sincères, comme cet étonnant match de football de Frelinghien, qu’à la Noël de 1914 les Ecossais gagnèrent contre les Saxons par trois buts à deux ...

Cette guerre inexplicable et inexpiable, M. Bourgeois nous la fait revivre par une accumulation de petites touches jamais lassantes et dont le tableau d’ensemble final, soixante ans après, continue d’exercer sa fascination. Le souvenir subsiste dans quelques cœurs vieillis, les morts sont oubliés, le paysage a repris son aspect bucolique. Reste, mais cela est une tout autre histoire — une leçon.
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