En 1993, Hubert Laby publie Waremme Août-Septembre 1944. Il y retrace notamment le terrible bombardement qui secoue la ville en fin d’après-midi du 28 août, ainsi que le déraillement du Mitropa du 31 août. Il évoque ensuite de façon magistrale, les moments inoubliables vécus par les Hesbignons le 7 septembre, lorsque les hommes du 82nd Reconnaissance Battalion de la 2nd Armored Division américaine libèrent la ville.

L’année suivante paraît Ardennes 44 - Stavelot. Fruit de neuf années de recherches, cet ouvrage retrace avec rigueur les péripéties de la bataille de l’Amblève.

Cette fois, c’est sur sa terre natale que Hubert Laby est de retour. Les événements de mai 1940 le marquent profondément, alors qu’il n’a que six ans. Aussi, dès son adolescence, aspire-t-il déjà à mettre sur papier comment il a vécu l’invasion. C’est à présent chose faite.

Le récit évoque d’abord la soirée et la nuit du 9 mai 1940 quand les autorités belges sont progressivement confrontées aux prémices de l’attaque allemande. Les opérations aéroportées sur les ponts du canal Albert et sur le fort Eben-Emael ne laissent bientôt plus de doutes quant aux intentions belliqueuses du puissant voisin de l’Est. La destruction par les Hollandais des ponts de Maastricht retarde cependant de près de 24 heures la ruée des panzers, mais elle n’empêchera malheureusement pas la Luftwaffe de frapper fort tant les militaires que les civils.

C’est la toute première fois que les combats dans les secteurs de Maastricht, du canal Albert, du fort d’Eben-Emael et de la Hesbaye, sont relatés avec tant de minutie et dans un style aussi vif.

Dès le 10 mai à la mi-journée, des auto blindées françaises du régiment de cavalerie conduites par la capitaine de Montardy sillonnent la chaussée romaine jusque bien au-delà de Tongres. L’auteur a pu retrouver les trois Saint-Cyriens qui encadraient ce détachement. Il peut ainsi faire revivre avec une remarquable précision les rudes affrontements entre les cavaliers français et les chars de la 4. Panzer-Division. La reconstitution du combat des blindés au carrefour de Ramkin (Oreye) est absolument inédite.

Le 12 mai, les choses se précipitent et l’on assiste alors - comme si l’on y était - à la terrible bataille de la Petite Gette et de la Méhaigne.

Les trois derniers chapitres sont consacrés à 1944 et plus particulièrement à la Libération et à l’après-Libération, mais principalement sous la forme d’un album-photos.

Le secteur étudié s'étend cette fois jusqu’à la vallée de la Meuse. C’est ainsi que le bombardement de Huy du 18 août 1944 et la Libération de la ville sont largement détaillés. La publication des photos prises par les équipages des Forteresses volantes lors de ce bombardement est absolument inédite.

Les événements vécus par les Hesbignons le sont dans la foulée d’opérations militaires d’une ampleur inconnue jusque-là. Capitaine-commandant de réserve, l’auteur a voulu consulter tous les journaux de campagne des belligérants qui sont conservés tant à Washington D.C. qu’à Coblence, Berlin, Vincennes, Saumur, Londres ou Bruxelles. Il en a respecté la rigueur tout en mettant l’art militaire à la portée de chaque lecteur. Etre ingénieur de formation est un atout supplémentaire pour mener à bien un travail aussi minutieux. Très soucieux des principes de la critique historique, il n’a eu de cesse de recouper les témoignages des quelques six cents personnes qu’il a rencontrées, voulant ainsi serrer la réalité au plus près.

Cent et vingt nouvelles photos sont venues s’ajouter à la première édition, de sorte que l’on dépasse à présent les huit cents documents photographiques, la plupart étaient inédits.