CHAPITRE PREMIER
NOTRE MÈRE LA TERRE
« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur et notre mère la Terre, qui nous donne entretien et qui nous nourrit ; et qui produit les fruits, et les fleurs colorées, et les herbes. »

C'est le grand et bon saint François d'Assise qui s'exprime ainsi, dans son Cantique du Soleil. Oui, dans le dérèglement des esprits, le débordement de la sottise et le déferlement de la folie qui sont les marques de notre temps, il convient, si l'on veut échapper au tourbillon de misère et aider les autres à en sortir, de revenir aux sources, de revenir à ce sol dont nous sommes tous issus, de le traiter avec amour et respect.

« Toutes les erreurs de l'homme, écrit Jean Giono, viennent de ce qu'il s'imagine marcher sur une chose inerte alors que ses pas s'impriment dans la chair pleine de grande volonté. »

Ah ! les hommes des champs le savent bien ! Ils connaissent cette grande vérité, cette loi absolue. La terre est vivante et elle engendre la vie. Elle produit tout ce qui se meut à sa surface et dans les eaux et dans les airs. Elle est la pourvoyeuse des nourritures matérielles, quelles que soient les interventions de l'homme et les formes de civilisation. Vérité première sans doute, mais [...]