Nous escamotons complètement la mort, voulons l'oublier comme si ce faisant nous pouvions la contraindre à nous oublier. Autour de nous, des personnes chères sont mortes, sans que nous saisissions l'occasion de faire avec elles les gestes que nous sentions devoir accomplir.
Nous avons alors repris où nous l'avions laissé le cours de notre vie,
mais le sentiment de l'échec nous a poursuivi et, vite chassée, la pensée de notre propre mort à venir a sécrété une angoisse diffuse. Peut-être est-il temps de remettre la mort à sa vraie place, de comprendre que ce n'est pas autour de nous sa présence qui nous met en danger, mais bien son absence, sa disparition de notre paysage intime.
Il nous faut, pour vivre mieux, reconquérir quelque chose de toutes ces morts qui nous échappent. Pour mourir en paix, nous aurons besoin des autres, comme ceux qui meurent aujourd'hui ont besoin de nous.
Entre la vie et la mort il y a une circulation, un échange, un dialogue incessant. On ne peut sans se mutiler soi-même tenter de s'extirper de l'âme
la mort qui y loge.

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