Au cours de l'année jubilaire 1985 — centième anniversaire de la fondation de l'Etat indépendant du Congo et de la Force Publique, vingt-cinquième de la fin de la souveraineté belge en Afrique — de nombreux ouvrages ont paru qui se réclament de cette conjoncture.

Celui que nous publions aujourd'hui dans cette optique est éclectique. Il se distingue des autres par la circonstance que son auteur fut en permanence de 1929 à 1958 mêlé aux grandes affaires et, dans les évolutions de l'après-guerre, l'un des principaux acteurs, comme gouverneur général d'abord, ensuite comme ministre.

Ceci, qui a déjà conduit à la publication par lui d'autres études de caractère plutôt technique, permet cette fois que le temps a longuement coulé, la relation cursive et inédite, voire anecdotique, d'une période mouvementée de trente ans, concomitante vers la fin avec la phase ultime de l'histoire du Congo belge.

Mais avant tout, ce qui fait l'intérêt dominant du livre est que le long récit qu'il contient soit spontanément intimiste et, par la force des événements, progressivement plus dramatique.