Avant d'arriver à Tirlemont, d'où qu'on vienne, de Louvain, de Diest, de Hannut ou de Jodoigne, on l'aperçoit étendue dans la vallée de la Grande Cète, et dominée par les tours des églises Saint-Germain et Notre-Dame au Lac, ainsi que par des cheminées d'usines.

La vallée de la Grande Gète sépare deux plateaux légèrement ondulés au nord et au sud. Sur sa rive gauche le point le plus rapproché de la rivière est le mont Saint-Germain avec 52 m. au-dessus du niveau de la mer. Les terres basses sont alluviales. Les terres hautes sont composées d'argile hesbayenne striée de couches bruxelliennes (sable calcareux), landeniennes (sable ligniieux) et tongriennes (sable quartzeux). La pierre et la chaux y sont plutôt rares.

Située au nord de la Hesbaye, au sud-ouest du Hageland, d'une superficie de 1273 hectares, fort peu éloignée de la région linguistique et de la ligne de faite qui sépare les bassins de la Meuse et de ÏRscaut, Tirlemont, ville flamande où à peu près la moitié de la population parle les deux langues nationales, ville d'entre-deux, caractéristiquement brabançonne, bourgeoise, est agricole, commerçante, industrielle, et doit pour une grande part son bien-être à l'extraordinaire développement de la Raffinerie Tirlemontoise.

A mi-chemin entre Bruxelles et Liège, elle se trouve aussi à l'intersection de plusieurs routes importantes. Appartenant à l'arrondissement de Louvain, elle est le chef-lieu de canton de vingt-deux communes. Elle comptait au 31 décembre 1954, 22.626 habitants.

C'est à la suite des mesures prises en 1832 par le Conseil de Régence contre le choiera morbus, mesures qui consistaient à blanchir à la chaux l'intérieur et Intérieur des habitations, que la ville devint une cité toute blanche. Malgré ces mesures préventives, il y eut des victimes, et les citoyens affolés badigeonnèrent leur maison de plus belle. Mais la crainte du fléau qui s'éloignait de nos contrées céda bientôt à la coquetterie, et quand, en 1837, passa le premier train sur le talus longeant le sud-ouest de la ville, les «hardis» voyageurs durent reconnaître avec surprise que Tirlemont était vraiment une jolie petite ville blanche.

En effet, vue de là-haut, elle est un des sites urbains qui se présente à l'oeil d'une façon des plus agréables, dans un heureux rassemblement de maisons aux toitures rouges, brunes et grises ,entourée quelle est au surplus de la verte couronne de ses boulevards, ou du moins de ce qu'il en reste !