Au moment de mettre la dernière main au présent ouvrage, je m'entoure, avec exultation, des joies que sa confection m'a procurées. Plus de 10.000 kilomètres, en voiture, dans les provinces de Brabant et d'Anvers, à la recherche de moulins à eau nichés dans les coins les plus imprévus, dans le méandre secret d'un cours d'eau, ou au bout d'un chemin que nul touriste ne fréquente. Plus de 300 croquis préparatoires et les enquêtes les plus variées pour établir la fiche signalétique de chaque moulin.

Si j'ai entrepris cette œuvre, c'est pour diverses raisons. Tout d'abord, je fus stimulé par les nombreux encouragements reçus des souscripteurs de mon ouvrage : « LES MOULINS A VENT DE BELGIQUE », tous amis des moulins, caste curieuse dans le monde des amateurs d'art, car on peut aimer un moulin à vent ou à eau, avec passion, avec tendresse, puisque ce sont peut-être les seules machines qui aient leur vraie poésie.

Il va sans dire que l'« Opération Moulins à Vent », lancée par le Commissariat au Tourisme, sous l'impulsion de son distingué Commissaire général, le poète Arthur Haulot, m'a, elle aussi, très enflammé dans l'accomplissement de ma tâche. Au cours des rendez-vous (dirais-je sentimentaux ?) que j'eus avec nos chers moulins à eau, j'ai éprouvé les mêmes émotions, les mêmes allégresses, les mêmes pitiés que celles qui me bouleversèrent lorsque je prospectai le pays entier, pour dessiner les 250 moulins à vent faisant l'objet de mon précédent ouvrage.

Cette fois, cependant, j'ai dû me limiter aux provinces de Brabant et d'Anvers, car, selon les données en ma possession, il existe encore, dans notre pays, plus de 650 moulins à eau répartis principalement dans les provinces de l'Est et du Sud. Déjà j'ai, sur le chantier, un tome qui fera suite au présent livre et qui sera consacré aux moulins à eau des provinces du Hainaut, du Limbourg et des deux Flandres.