LA LESSE... Ce nom seul est une évocation, joyeuse et claire ainsi qu'un rire de jeune fille, harmonieuse comme un lied de Schubert, rêveuse aussi, tel un beau soir d'été bleuissant l'infini des calmes paysages. Pour qui, promeneur ou pêcheur, suivit sa course murmurante, le nom de la rivière amie ne peut réveiller que d'heureux souvenirs dans une apaisante solitude. Dès sa naissance, elle traverse de vieux villages qui l'enjambent d'un vénérable pont, des forêts giboyeuses, gazouillantes d'oiseaux, des prairies qui sont, aux mois du soleil, une mosaïque de fleurs sous l'envol ivre des papillons. Car, si je parle ici de solitude, j'en excepte les bêtes, lesquelles, au contraire des hommes, ne peuvent en troubler la sérénité : leur présence, mieux encore, nous la rend plus vivante et sensible.
Du versant des forêts ardennaises où son cours prend naissance, descendent vers sa fraîcheur les cerfs majestueux, les sangliers bourrus qui, dans un jaillissement, la traversent. Des chevreuils y boivent à la brune, tendant leur mufle de velours noir. Plus bas, quand déjà s'épaississent, entre les troncs des vieux chênes, les taillis de charmes ou de noisetiers, cabriolent, [...]
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