Je ne sais rien de plus tenace, parmi mes souvenirs d'enfance, que cette expédition entreprise un jour de vacances, dans la forêt de Kinkempois, pour y découvrir une grotte.

La grotte n'existait que dans l'imagination d'un de nos camarades. Mais cela ne refroidit pas, pour autant, notre enthousiasme ni notre ardeur.

L'homme a toujours poursuivi bien des rêves, celui d'Icare comme celui d'Orphée, et ce n'est pas pour rien que « Cinq semaines en ballon » figure dans la bibliothèque de nos garçons à côté de « Vingt mille lieues sous les mers » et du « Voyage au centre de la Terre ».

Tout ceci pour dire quelle reconnaissance nous avons vouée, ce jour de décembre 1958, à l'équipe du Spéléo Club de Belgique qui nous entraînait, ma femme et moi, à la découverte des grottes de Hotton, bien réelles celles-ci.

Rarement fatigue physique fut récompensée par autant d'exaltation, de joie, d'enthousiasme. Parmi toutes les grottes que j'ai parcou-
rues déjà au cours d'une vie de grand voyageur, je ne connais rien qui dépasse la beauté de celles-ci.

Mais il ne m'appartient pas de les décrire. Jean-Pierre Van den Abeele s'en charge avec brio, dans les pages qu'on va lire. Mon rôle est plus simple : il est de remercier ici, avec infiniment de gratitude, ce facteur attentif, suivi de cette équipe de spéléologues intrépides, qui ont doté la Belgique d'une nouvelle merveille.

Puissent les futurs « voyageurs des grottes » en comprendre la valeur, la qualité, la signification. Puissent-ils surtout les respecter autant que les admirer, pour qu'il n'y ait pas de regret un jour à les avoir mises à leur disposition.

Quoi qu'il advienne, cependant, le mérite restera aux Van den Abeele, Van der Elst, Thirry, De. Backer... d'avoir enrichi notre patrimoine touristique d'un de ses plus beaux fleurons. C'est là ce que, pour notre part, nous ne saurions oublier.