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AU lendemain de l'armistice que les Alliés concluent avec l'Italie en septembre 1943, la Corse se soulève contre quelque dix mille Allemands : les patriotes se rendent maîtres d'Ajaccio. Débarquant d'Afrique du Nord, les commandos de choc et les tirailleurs marocains viennent les épauler. En vingt-sept jours la Corse est libérée.

Pourtant, malgré les victoires alliées en Méditerranée, la Libération paraît encore lointaine. En Italie, les Allemands effectuent un redressement spectaculaire et le corps expéditionnaire français du général Juin doit livrer de sanglants combats sur le Garigliano et au Belvédère avant de marcher sur Rome et d'effacer l'humiliation de 1940.

En France, la répression ne cesse de s'alourdir. La Gestapo française y participe. Ses chefs, Bonny et Lafont, torturent dans un hôtel particulier de la rue Lauriston, où ils pratiquent le supplice de la baignoire. A travers toute la France, trente mille miliciens se font les valets des Allemands sous le prétexte du « maintien de l'ordre ».

Ils lancent des opérations de répression contre les maquis, exécutent, pillent, torturent... Les excès sont tels que Darnand doit prendre des sanctions contre certains chefs miliciens et même en faire fusiller quelques-uns. Cette milice, en tout cas, ne vient pas à bout du maquis des Glières, en Haute-Savoie. Les quatre cent soixante cinq hommes qui le composent, sous les ordres d'un chef prestigieux, Tom Morel, lui infligent une défaite cuisante. Il faudra toute une division allemande — douze mille hommes — appuyée par l'artillerie et l'aviation, pour anéantir le premier camp retranché de la Résistance.

La France Libre pendant ce temps poursuit son combat. Au début de 1944, la conférence de Brazzaville, que préside le général de Gaulle, définit ce que sera la nouvelle politique coloniale de la France. A Alger, [...]