Georges Luchie, qui avait connu la Grande-Bretagne en 1914-1918 et dont la femme est Anglaise, savait dans les jours les plus sombres de l'été 1940, que les Britanniques ne céderaient jamais. Il les connaissait mieux que la majorité de nos compatriotes. Il connaissait, mieux que ceux-ci également, l'histoire d'Angleterre. « En 1805, à Trafalgar, Nelson prit la clef. Dix ans plus tard, à Waterloo, Wellington la tourna dans la serrure ».

Aussi, dès leur retour de l'exode, en fin juillet 1940, Monsieur et Madame Luchie sont fermement décidés à servir la cause commune. A l'origine, ils assistent les soldats britanniques restés au pays, les uns blessés dans les hôpitaux, les autres cachés par-ci par-là. Et de fil en aiguille, Georges Luchie embrasse d'autres formes de Résistance pour aboutir au magnifique groupe de sabotage Franckson-Hotton.

Les pages qu'il nous présente aujourd'hui revêtent un intérêt particulier. Ecrites sans prétention, comme dit l'auteur, elles sont celles d'un témoin sincère de l'occupation, avec ses angoisses et ses espoirs, avec les restrictions alimentaires et le marché noir, avec la mentalité des habitants et son évolution.

L'ouvrage vient à son heure, au moment ou le Centre d'Etudes et de Recherches de la Seconde Guerre mondiale, trop tardivement créé, s'efforce de recueillir le plus de documents possible sur les années 1939-1945. Or, le jeune chercheur, si compétent fû-il et quelle que soit sa connaissance des faits, [...]