La crise du logement dont souffrent nos régions industrielles prend des proportions calamiteuses.

Le mal ne date pas d’aujourd’hui, puisque, déjà en 1843, une enquête a révélé la situation lamentable faite à la classe ouvrière à ce point de vue.

La loi de 1889, résultante de cette enquête, a donné des résultats qui n’ont pas été fameux.

Et la guerre est venue, qui a provoqué une extension de la crise, que l’on ne peut pas constater sans un sentiment d’effroi.

Les pouvoirs publics ont eu la perception très nette du danger et ont pensé trouver le remède, en créant la Société Nationale des Habitations et Logements à bon marché, par la loi du 11 octobre 1919.

Il faut loyalement reconnaître que dans le travail législatif d’après guerre, cette loi est l’indice de préoccupations d’un ordre nouveau et l’esprit, largement et généreusement démocratique avec laauelle elle a été conçue dans son principe, n’est pas contestable.

C’est une des meilleures lois sociales que notre pays ait vu appliquée et dont les conséquences heureuses iront surtout aux pauvres familles mal logées.

Dans la classe ouvrière, on paraît cependant ne pas en apprécier la valeur, et on la méconnaît.

Un esprit nouveau s’est emparé d’elle, il est vrai, qui se révèle surtout comme un état de mécontentement, comme un état de révolte à cause de ses souffrances passées et de la lenteur que mettent à venir des réalisations salutaires.

Cet état mental, conséquence du bouleversement dont nous souffrons toujours, a ébranlé les conceptions dont les classes privilégiées vivaient avant guerre, et qui aujourd’hui ont sombré. A ces conceptions s’opposent des idées nouvelles, idées d’augmentation du « Standard of life », idées de mieux être, de mieux vivre.

Absorbé par ces préoccupations, l’on oublie qu’un élément essentiel de mieux être est le Foyer, le bon nid familial, l’Habitation.