Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi se propose de présenter un panorama le plus complet possible et suffisamment évocateur de l’art hennuyer et plus particulièrement carolorégien depuis François-Joseph Navez (1787-1869) mais aussi des œuvres de quelques artistes pour lesquels notre Pays Noir fut source d’inspiration.

Le Hainaut fut de tous temps, terre de labeur mais aussi génératrice d’art et de beauté. Et la liste est longue des artistes les plus grands qui ont illustré l’art de Belgique et, pour d’aucuns, de l’Europe occidentale depuis le XVe siècle. La partie la plus prestigieuse de l’art wallon, du XVe au XVIIIe, — d’ailleurs annexée par l’art flamand — échappe aux préoccupations de notre musée. Les œuvres de Roger Campin, Roger de la Pasture, Jean Gossart (dit Mabuse), Lucidel, Provost et combien d’autres sont aujourd’hui l’apanage de musées nationaux et étrangers.

Charleroi, née en 1666, ville forteresse jusqu’à l’indépendance du pays et cœur vital d’une région industrielle, se préoccupa essentiellement de son expansion économique et sociale. Ce n’est qu’au lendemain de la grande exposition d’art organisée par Jules Destrée dans le cadre de l’exposition de 1911 que s’y révéleront des préoccupations intellectuelles et culturelles stoppées par la première guerre mondiale, mais dont les ferments se développeront dans l’entre-deux-guerres qui verra la naissance, dans notre région, d’écoles d’art et de cercles artistiques qui déblaieront le terrain avec conscience et souvent avec bonheur.

Le 9 juillet 1912 déjà, le Conseil Provincial institue le Prix du Hainaut en vue d’encourager les artistes de la Province qui auraient, dans le domaine de l’art, produit une ou plusieurs œuvres dignes d’intérêt.

En 1921 est créé le Cercle Artistique et Littéraire de Charleroi qui réunit la plupart des artistes régionaux et qui a su, par l’organisation de vastes rétrospectives et d’expositions d’art contemporain, apporter une précieuse information à ses membres.