Le Journal de Campagne du commandant du fort de Tancrémont lui a été enlevé par les Allemands après la reddition de l’ouvrage. L’édifiante histoire que voici des 469 heures de résistance du fort de Tancrémont, en mai 1940, ne résulte donc pas exclusivement d’une compilation de documents officiels. Elle sort de leur confrontation avec les souvenirs de quelques « anciens »..., beaucoup trop rares, hélas !

Aussi très peu de noms sont cités dans cette relation. Cela ne signifie pas que ceux-là seuls ont fait leur devoir. Depuis l’humble « cuistot » jusqu’au commandant, depuis l’observateur isolé dans la nature jusqu’à l’obscur servant de coupole, tous ont fait de leur mieux, compte tenu de leur tempérament, de leur éducation et de leur fragilité humaine. Si l’héroïsme consiste à remplir sa mission en dépit de l’angoisse qui nous étreint au moment où, brutalement, nous sommes plongés au cœur d’une tragédie terrifiante, on peut dire qu’en mai 1940 Tancrémont a compté un nombre impressionnant de héros. Extrêmement rares furent ceux chez qui, fugitivement d’ailleurs, le devoir céda le pas à la terreur.

Enfin, ce récit ne se propose pas de laisser supposer [...]