Voici une bonne recension des coutumes et superstitions de l’Indre rurale : l’auteur y examine les rites et les croyances qui s’attachent à la pratique journalière, le bétail, les champs, les sources, les animaux, les hommes...
On apprend beaucoup à le lire. Non pas seulement que le passé pèse lourdement sur le présent — ce qui est une évidence — mais aussi que le présent est une sorte de gouffre que la sensibilité d’aujourd’hui emplit de souvenirs, d’archaïsme, de rafistolages divers et peut-être aussi d’utopies. Vaste bricolage qui a peut-être été, durant des siècles, le travail d’une génération après l’autre, quand l’écriture ne se mêlait pas de fixer les mentalités. Pulsation d’un imaginaire mal connu.
On dit ici que ces « superstitions » se rattachent à la romanité évidemment enracinée dans la région durant un demi-millénaire. Mais ces formes sont-elles les seules ? Ne se sont-elles pas implantées et mêlées à des croyances plus anciennes qui s’étaient attachées aux lieux ou aux choses ? Le grand flux nomade qui balaie l’Europe aux alentours de 1’« An Mille » n’a-t-il pas véhiculé d’autres figures magiques ou religieuses, venues de plus loin et qui survécurent elles-mêmes presque aussi longtemps qu’avait duré l’influence romaine ?
Il serait intéressant de voir, à travers ce livre, comment le passé ne va pas seulement vers le présent comme le dit une histoire sûre de ses démarches, et souvent dominatrice, mais que le présent, la vie sociale actuelle, dans le contexte d’une nation ou d’une civilisation technologique, compose des formes nouvelles avec des bribes arrachées à l’oubli ou d’une mémoire collective effilochée.
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