La paroisse primitive dont Gerpinnes était le centre couvrait un peu plus de cinq mille hectares. Au Xe s., le domaine appartenait à l’une des plus puissantes familles de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les Rumigny-Florennes L

Ce serait au début du XIe s. (en 1020, selon la tradition) qu’Ermen-garde d’Ardenne. veuve d'Arnoul Ier, aurait distrait un territoire de 2.200 ha, correspondant à l’ancienne commune de Gerpinnes, pour en faire don à l’abbesse du noble Chapitre de Moustier-sur-Sambre, avec droit de haute justice. La coïncidence des dates de la donation d'Ermengarde d'une part et de la construction de la crypte, que les archéologues s’accordent à dater de l’an mil environ, n'est pas fortuite. La crypte a été édifiée à cause du culte que les habitants de Gerpinnes et des environs rendaient depuis longtemps à Rolende, dont le tombeau venait d'être mis au jour selon son biographe.

En donnant l’alleu de Gerpinnes à une institution religieuse, Ermen-garde n'accomplissait pas seulement une œuvre pie, mais assurait une protection efficace et durable au trésor que constituaient aux yeux des contemporains les restes vénérés de la bienheureuse Rolende. Déjà, la vox populi l’avait élevée sur les autels un siècle avant la consécration des autorités ecclésiastiques.

Toute institution religieuse doit être protégée par un bras séculier. C'est à un avoué qu'est réservée l’application des peines infligées par la haute justice. L’alleu de Gerpinnes appartenant à l’abbesse de Moustier aura un avoué qui, selon la coutume, sera un membre de la famille bienfaitrice. En l’occurence, la charge revint au sire de Loverval et à ses descendants.