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Le Livre de Fées Séchées de Lady Cottington
Gebonden / 68 bladzijden / uitgave 1997
taal (talen) : frans
uitgever : Glénat
ISBN : 2723419304
EAN : 9782723419307
afmetingen : 310 (h) x 233 (b) x 19 (dk) mm
gewicht : 720 gram
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TOUT le monde a vu la célèbre photo de la petite fille entourée de fées, photo qui a provoqué une vive émotion lorsqu’elle a été publiée pour la première fois dans l'illustration en 1907. Elle a fait le tour du monde et a inspiré de nombreux plagiaires. Tandis que les sceptiques criaient à la supercherie, elle a en fin de compte été reconnue comme la preuve irréfutable de l’existence des fées. Sir Arthur Conan Doyle, une autorité en la matière, était totalement convaincu de l’authenticité de cette photo et a donné sur le sujet de nombreuses conférences, surtout dans la région de Manchester. J. M. Barrie (le célèbre auteur de Peter Pan) a même certifié qu’il conaissait le nom d’au moins une des fées sur la photographie. Quant au Révérend Charles Dodgson (plus connu sous le nom de Lewis Carrol), il est apparu par-delà la tombe à des voyants extralucides pour clamer à la face du monde l’exactitude du document photographique.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, et jusqu’à une période récente, on savait peu de chose concernant la petite fille sur la photo : elle s’appelait Angelica Cottington et était l’unique fille de Lord Cottington of Bovey. Hormis cela, la page concernant son histoire demeurait blanche. A la mort de son père, Angelica était devenue Lady Cottington, et avait vécu comme une recluse sur le domaine familial jusqu’à sa mort en 1991. Elle ne s’était jamais mariée et n’avait pas d’amis, elle ne fréquentait que sa gouvernante, Ethel, qui au demeurant la connaissait à peine.

La presse populaire ayant tourné en ridicule les photos, on a pensé que ceci avait peut-être conduit Angelica Cottington à mener cette vie de recluse. En fait, personne ne connaissait le fin mot de l’histoire jusqu’à l’année dernière, lors du rachat de la propriété Cottington par le promoteur Potterton & Co et de la démolition de l’antique demeure pour réaliser un prestigieux immeuble de bureaux, dans cet environnement unique que de nombreuses entreprises ont déjà choisi comme cadre privilégié pour leur siège social.

Avant que les bulldozers n’entrent en action, une association locale de trouble-fête menée par le Révérend Charles Dodgson (aucun rapport avec le précédent), le docteur (le dernier généraliste de Bovey travaillant encore avec l’herboriste) et l'ensemble de la population du village de Bovey s’était constituée. Elle avait occupé le bâtiment avec la ferme intention d’empêcher Potterton & Co de démolir le manoir élizabethain ainsi que ses dépendances médiévales. Au cours de cette occupation (qui ne s’est terminée qu’avec l’intervention de la police et des forces armées, ne causant à l’étonnement général que très peu de pertes en vies humaines), l’un des squatters, le très honorable Phillip Menzies, député, médaillé du mérite et inscrit au barreau, a découvert dans le grenier un petit ouvrage coincé derrière une malle.

À l’instant où il allait en déchirer une page pour allumer le feu, il s’est rendu compte qu’il tenait peut-être là quelque chose d’unique. Lorsqu'il a mis ses lunettes, il s’est immédiatement aperçu de l’importance de sa découverte. Il a quitté le squat pour se rendre à Londres et demander l’avis d’un avocat spécialisé en droits d’auteur, [...]
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