Il y a bien des siècles que des hommes se sont installés sur le site de l’actuelle commune d’Angleur. Ils ont laissé derrière eux de nombreux vestiges de leur présence : outils de silex dont certains remontent à l’époque paléolithique, objets en bronze de la période gallo-romaine, fortifications datant des invasions germaniques, tombes franques... Si, lors de travaux, on a ainsi découvert maints témoignages d’une occupation humaine, les écrits qui permettraient de mieux connaître l’évolution d’Angleur font cruellement défaut. On en est réduit à faire des suppositions. Depuis le début de notre ère, le territoire de l’actuelle commune d’Angleur aurait fait partie d’un grand domaine royal, sans doute, celui d’Avroy ou de Jupille. Quoi qu’il en soit, ce domaine public, — puisqu’à cette époque, les biens du roi et les biens de l’Etat ne font qu’un —, se fragmenta entre plusieurs bénéficiaires et fut divisé en trois parties : Angleur, Kinkempois et Colonster, qui allaient connaître pendant plusieurs siècles une destinée indépendante avant d’être réunies.

Ce n’est qu’à partir des IXe et Xe siècles que l’on trouve quelques documents qui nous apporteront plus de précision sur le sort d’Angleur. Ils nous apprennent qu’à cette époque, Angleur est une dépendance du prieuré de Meersen (près de Maestricht) qui appartient aux ducs de Lotharingie.

En 929, l’un des plus célèbres ducs de Lotharingie, Gislebert, épousé Gerberge, fille du roi de Germanie, Henri Ier ¡’Oiseleur. Celle-ci, selon l’usage, reçut de son [...]