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Jours de Guerre, tome 11-12-13 - 1942-1943 : Jours mêlés
Paperback / 232 bladzijden / uitgave 1997
taal (talen) : frans
collectie : Jours de Guerre
nummer : 11-12-13
ISBN : 2871932549
EAN : 9782871932543
afmetingen : 280 (h) x 210 (b) x 18 (dk) mm
gewicht : 1070 gram
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zeer goede staat
35,95 EUR
referentie : 1017388
Alle prijzen zijn BTW inbegrepen
Jours de guerre, jours de mêlée... Jours Mêlés. Une toile de fond sans cesse renouvelée, des acteurs en perpétuel mouvement mêlant le père noble, l’ingénue, le traître de roman et le spadassin à gages aux rôles de composition, une intrigue dont le canevas est embrouillé et le dénouement inconnu, tel est bien le théâtre de 1942-1943. Les teintes n’en sont pas tranchées, en blanc résistant et en noir collabo. Elles jouent sur la palette des grisailles, la vraie couleur de fond de l’époque. Tout, du plus pur dévouement à la plus noire des trahisons, reste en demi-teinte, en clair-obscur. Les seules taches vives en sont couleur sang.

Sang des héros, sang des traîtres, sang des naïfs et des idéalistes surtout. Comment ne pas considérer comme un véritable détournement de mineurs, comme un crime contre l’enfance la perversion des idéaux - à l’origine tout aussi respectables que d’autres - d’une jeunesse déboussolée par la faillite et la veulerie de ses aînés et que des «meneurs de jeu» sans scrupules conduiront du feu de camp aux steppes de Russie? Comment ne pas voir, à tête et à cœurs reposés, des naïfs mêlés aux faibles et aux roublards dans ces officiers flamands englués dans le De Winde-Kring, escroquerie du nom d’un authentique héros de 1914-1918, par de fallacieux espoirs de carrière dans une Vlaamse Weermacht ou, plus prosaïquement, dans celui plus concret d’un tour de faveur dans le train du retour? Ils faisaient en fait le jeu de simples arrivistes, qui, eux savaient très bien où jeter la ligne dont ils étaient l’amorce.

Naïveté aussi dans le camp des «irréductibles», leurs collègues envoyés à Colditz pour récidives d’évasion et antigermanisme actif. Dans un décor de Grande Illusion, c’est quasi un grand jeu scout, une passionnante partie de gendarmes et voleurs sur fond de patriotisme et de refus. L’«esprit de Colditz» est certes admirable, mais un jeu ne continue que si l’adversaire le veut bien. Plus tard, le fameux Kugelerlass accompagné de la menace «s’évader n’est plus un sport» dessillera les yeux: l’équipe d’en face ne se composait plus de gentlemen à la von Stroheim mais de nazis.

Naïveté et idéalisme aussi dans ces multiples réseaux que reconstitue patiemment et avec talent Etienne Ver-hoeyen. Le preux chevalier, écartelé entre le présent immédiat savoir et l’illusoire futur faire savoir, y côtoie sans cesse le Ganelon, dans un écheveau compliqué d’«officiers traitant» et d’agents doubles ou triples. Une possibilité de «contact» sur deux est un piège allemand. De leur côté, les «patrons» - qu’ils s’appellent GRU de Moscou, «2e Bureau» de Vichy, Sûreté belge de Londres ou S.O.E. - entendent souvent exercer un contrôle où le soupçon gratuit est de règle et se servir alors que leurs agents veulent avant tout servir. Le cas des réseaux Polonais Libres montre bien combien l’oubli est facile quand les agents de terrain ne peuvent plus, à la suite d’un changement politique, servir de «brosse à reluire» à leur gouvernement. Combien de sacrifices dans l’ombre pourtant pour ceux qui voulaient, à tout prix, «faire quelque chose» et qui souvent ignoraient pour qui ils roulaient vraiment, si ce n’est leur patrie, même indirectement.

Il y a les autres aussi, ceux qui se ruent vers l’occasion facile de prendre une revanche administrative sur un passé médiocre, les «nouveaux messieurs» et les bourgmestres-ersatz. Là aussi un sac de nœuds compliqués où se mêlent les traîtres avérés, les affamés politiques en manque de sinécures et de prébendes, mais aussi, reconnaissons-le, des idéalistes fourvoyés et des naïfs tentant de durer, d’éviter de trop casser la porcelaine. Même dans le crime abject - l’assassinat de François Bovesse - on retrouve le même jeu odieux de ceux qui ont un but précis - asseoir leur pouvoir chancelant - et qui n’hésiteront pas pour y arriver à se livrer à une véritable expérience de laboratoire en se servant d’êtres frustes et simples pour assassiner un innocent, choisi comme le commode cobaye d’un test.

Jours Mêlés donc, car tout s’y côtoie et s’y affronte, le pire et le meilleur, le sublime et le sordide.
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