Lors de la première édition de mon livre, en 1991, édité d’ailleurs en un nombre très limité d’exemplaires, destinés à être lus par des « anciens », je ne m’imaginais pas qu’il intéresserait aussi des « amateurs » non cheminots, mais mordus de rail...!!

Je profite donc de cette modeste « réédition » remaniée pour rappeler qu’il ne s’agit nullement d’une « oeuvre littéraire », mais cela me permettra surtout de tenter de réhabiliter une profession si longtemps décriée par d’aucuns.

Lorsque l’on est chargé d’une modeste mission de contrôle ou de surveillance, dans un pays qui, en peu de temps a subi deux guerres, on peut comprendre certaines appréhensions, certaines réticences...

Lorsqu’ils liront les événements que je relate, les agents de la nouvelle génération réaliseront -peut-être - la chance qu’ils ont de pouvoir travailler avec du matériel moderne et confortable. Fini les voitures en bois et les lampes à carbure...

Ils ne connaîtront plus jamais la difficulté de courir - au sens du mot - le long d’une rame de 10 à 15 voitures pour s’assurer de la fermeture conforme des portières ni la crainte de voir l’une d’entre elles s’ouvrir et être arrachée pendant la marche. Je suis heureux pour eux.

Actuellement, lorsque j’emprunte un train, je ne reconnais plus « mon » chemin de fer. Je me sens très mal à l’aise, surtout dans les voitures modernes. Je crois voyager en avion... mais c’est plus sûr.

Lorsque je suis parti à la retraite en 1977, je ne pouvais prévoir que cela « irait » si vite et que le chemin de fer évoluerait si rapidement: vitesse, confort, sécurité.

Et je n’ai pas connu le TGV. A mon âge, le verrai-je jamais arriver un jour à Liège ?

En 1991, je n’y croyais plus, mais... Oh! surprise!, depuis l’été 1996, 2 rames T G V. Paris-Bruxelles sont journellement prolongées jusqu’à Liège-Gmins... par la voie normale, mais « c’est déjà cela de pris »... comme disait ma grand mère (chanson de 1930 de Ray ventura...).

Des souvenirs marquants de la carrière d’un roulant seront toujours impossibles à restituer ici dans ce livre.

A savoir:

• Les odeurs d’huile chaude et des fumées de la locomotive.
• Les martèlements des roues sur les joints des rails.
• Le crissement des blocs de frein sur les bandages des roues à chaque freinage.

Les anciens, eux, s’en souviendront...