Qui mieux que Maurice Willaert était outillé pour tracer l’histoire de la plus belle région d’Afrique Centrale, le Kivu ? Sur une carrière « coloniale » de plus de trente ans, il y a vécu presqu’autant.

Fin 1931, après un stage à Ankoro, il prend contact avec le Kivu, en qualité d’Administrateur territorial adjoint. Il y reste jusqu’en 1947. En 1948-49, il parcourt le Congo et la Nigérie pour étudier les coopératives indigènes. En 1950-51 il est Secrétaire Provincial au Rwanda-Burundi et suit à Léopoldville (Kinshasa) le Gouverneur Général Pétition dont il reste Chef de Cabinet pendant trois ans. De 1955 à 1957 il revint au Rwanda-Burundi comme Commissaire Provincial aux côtés du Vice Gouverneur Général Harroy. En 1958 et 1959, il est Gouverneur du Kivu et termine sa carrière comme Chef de Cabinet du Ministre Van Hemelrijk et ensuite du Ministre De Schryver jusqu’en septembre 1960.

Depuis lors, il préside en Belgique aux destinées des Organismes de Sécurité sociale d’Outre-Mer.

Carrière logique d’un homme hors série, au savoir extraordinairement étendu et à la modestie proportionnelle. Sa connaissance des hommes, sa conscience et sa sagesse lui ont permis de les servir pour les rendre meilleurs. Et c'est grâce à cette connaissance qu’il peut tracer .l'histoire du Kivu dont il a situé l'évolution dans le temps avec un sens peu ordinaire de la critique historique.

Il remonte bien en deçà de Von Gôtzen et suit l’évolution du Kivu avec celle du Rwanda-Burundi, double versant tellement similaire d’un Graben commun.

Né en Egypte en 1910, Maurice Willaert a vécu l’Afrique dès son plus jeune âge et ne l'a jamais lâchée. Il y est profondément attaché. C'est certainement une des raisons de la qualité du document que Max Arnold nous livre et qui se lit comme une épopée.