Ces années-là, on installe le téléphone à Mouscron (une centaine d’abonnés), on supprime les passages à niveaux séparant Mouscron de Luingne, on construit le pont Sainte Thérèse et plusieurs passerelles. L’église du Tuquet va sortir de terre et les Mouscronnois, fiers de l’hôtel de ville flambant neuf, se plaignent déjà de l’allure exagérée de certaines automobiles dans le centre ville ! S’annonce le calme douillet de la belle époque et, confiants dans les techniques nouvelles, on s’écrit des cartes postales.

La première carte postale mouscronnoise a, en effet, un siècle, cent ans de salutations, pensées affectueuses, bons baisers et “regarde comme c’est bien chez nous” !. Car, si aujourd’hui la carte postale est souvent associée au tourisme, aux souvenirs de vacances, elle a longtemps servi d’illustration, d’unique illustration même, aux quartiers, établissements et lieux publics. Les gens, en plus de leurs pensées, donnaient ainsi à voir les endroits où ils vivaient ou auraient aimé vivre. Douce époque, où la plume accrochait les anniversaires, ducasses et nouvelles de la famille. La calligraphie y côtoyait la photo sépia.

Aujourd’hui, ces cartes postales composent, toutes ensemble, le grand film de toutes ces années. La mémoire de Mouscron s’y lit bonheur.

Merci aux responsables de Cartafana d’avoir eu l’idée de cet anniversaire. Merci aux nombreux collectionneurs qui ont accepté de prêter leurs trésors. Grâce à eux, notre ville s’est donné une histoire tangible, que les plus jeunes apprendront avec avidité pour être chaque jour un peu plus “firs d’êt mouscronneos”.