Jamais deux sans trois, dit-on souvent. Voici un exemple supplémentaire du bien-fondé de ce dicton.

Après Do timps di m'grand-mére, paru en 1978 et composé de cartes postales uniquement, puis Binamé Payis d'Sâm, sorti de presse fin 1983 et ne comportant que des photos non commercialisées, voici un autre ouvrage comportant aussi bien des cartes postales que des photos anciennes.

Il se veut — et je crois qu'il l'est — différent des deux premiers. Tout d'abord à cause de ce mélange de documents divers. Ensuite, parce qu'il déborde le cadre géographique des deux premiers. Celui-ci concerne un territoire qui s'étend de la Baraque de Fraiture à Trois-Ponts. Il l'est encore par les thèmes abordés ou tout au moins par la façon de les traiter.
En fait, on trouve dans ce nouveau livre cinq chapitres de très inégale importance. Il commence par une description détaillée de la vallée de la Salm de Trois-Ponts à Salmchâteau. On revient ensuite à Vielsalm pour s'y arrêter le temps d'examiner l'influence de la chasse à courre sur le paysage de la localité. Une troisième partie, consacrée aux six plus anciens documents photographiques connus de la région, nous amène à la moitié du livre, marquée par un clin d'œil à un petit équipage sympathique qui sillonnait les routes de jadis : le chien et sa charrette. Enfin, le cinquième et dernier chapitre illustre l'aspect ancien de quelques villages et lieux-dits composant l'actuelle commune de Vielsalm.

D'aucuns auraient certes pu concevoir un texte plus travaillé pour accompagner les documents photographiques qui constituent l'essentiel du livre. Quelle que soit leur importance, les phrases s'effacent, dans le cas présent, devant la richesse des images. Mon texte, qui est sans prétention, y ajoute seulement un peu de récit, des notations rappelant des personnages ou des anecdotes, des explications que le lecteur ne chercherait pas de lui-même. Il reprend de nombreux extraits d'articles ou d'ouvrages peu connus du grand public et leur confère une dimension nouvelle en les accolant à des photos ou à des cartes postales. Ce livre n'est donc pas un livre d'histoire. Il ne s'adresse pas aux historiens : ceux-ci n'y apprendront pas grand-chose et seront peut-être déçus de ne pas y trouver des notes de bas de page et des références nombreuses. Il ne s'adresse pas non plus aux collectionneurs de cartes postales : toutes celles qui s'y trouvent leur sont bien connues. Il s'adresse à tous ceux qui aiment la région de Salm pour y être nés, y avoir séjourné ou travaillé, et qui cherchent à savoir comment elle se présentait il y a quelques décennies. Le but est de distraire et d'amuser tous ces gens et d'intéresser les autres à la région.

Des réactions qu'avait engendrées le Binamé Payis d'Sâm, celle-ci était l'une des plus touchantes et constituait la plus belle des récompenses : "Avec ta brochure, c'est un vrai rayon de soleil qui est entré dans ma vie de recluse. Sois-en remercié. L.C."

Puissent ces "Vieilles images sur toits de chèrbins" avoir le même effet chez beaucoup de lecteurs !