Les représentations de saint Michel ne sont pas simples dans leur interprétation symbolique. On n’a souvent présent à l’esprit que le classique saint Michel terrassant le dragon. Mais l’archange, qui apparaît très tôt dans les textes bibliques, connaît une belle carrière dans les apocryphes. Son caractère de guide des nations et son lien avec le sort réservé aux hommes après leur mort s’affirment de plus en plus au travers des apocalypses et des jugements derniers.

Son rôle de vicaire de Dieu explique sa récupération par le pouvoir temporel des empereurs byzantins, puis carolingiens et ottoniens; ne donnera-t-il pas son nom au plus prestigieux des ordres de chevalerie français ? Ces aspects symboliques se situent souvent à des périodes de crise, comme par exemple la guerre de Cent Ans où la figure de Jeanne d’Arc se réclame de lui.

Le culte de saint Michel, rendu plus proche des hommes par les récits de sa légende, se concrétise dans des pèlerinages ou des fondations de lieux de culte où le peuple fait appel à sa fonction d’intermédiaire entre la terre et l’au-delà; d’où son rôle de représentant du bien opposé au mal, qui peut aller jusqu’à le situer comme guérisseur ou comme symbole de résistance à des forces politiques oppressives.

C’est peut-être dans un tel contexte qu’est née la cité de Bruxelles.