La séduction féminine a pris, au long des années soixante, au cinéma, de multiples et singuliers visages. De Brigitte Bardot, faisant irruption en 1956 sur une piste de danse et un air de mambo à Anna Karina traversant comme des apparences les moments perdus de la Nouvelle Vague, une trentaine de dames ou demoiselles de celluloïd ont donné formes, sur les écrans, à toutes les apparences possibles et surtout imaginables d'un désir sans cesse recommencé. En près d'une décennie et demie, les comédiennes du cinéma français, en grandes ou petites tenues, ont fait des vagues et défait des modes, bousculé les tabous, desserré les corsets, modifié les canons de la beauté éternelle, chamboulé les principes de la morale provisoire, et perturbé le déroulement de nos nuits.
Créatures de rêve d'un imaginaire paradis erotique aux artifices illusoires, les actrices flamboyantes de films français de 1956 à 1968 ont pu (ou su) incarner, à différents moments de nos histoires, un mythe magique ou des types magnétiques de femmes. Vamp fatale ou cousette romantique, secrétaire décidée ou entraîneuse vénale, elles n'ont cessé, hier, en pleine période de fastes et de frasques d'un art devenu une industrie, de se glisser en de multiples personnages. Avant de s'installer en celui qui leur allait le mieux au teint et à l'allure tout en épousant du bout des lèvres et à bras-le-corps le climat d'une époque. Par-delà les admirations cinéphiliques qu'elles suscitent, ces éclatantes Vénus de mélos — par l'amour toujours possédées — reflètent en fait'des sociétés qui leur donnent aujourd'hui la vie dure et la peau douce.
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