Ce n'est pas d'aujourd'hui que certains esprits, curieux dupasse, se sont attachés, l'amour du terroir aidant, à retracer l'histoire de leur commune. L'on a vu alors les autorités locales, conscientes de l'opportunité sinon de l'importance de semblables recherches, s'offrir à subsidier, ou tout le moins à soutenir, la publication de leurs résultats. Cela nous a valu des monographies tout à fait remarquables comme celles de A. Collart-Sacré sur Herstal, de F. Dumont sur Ougrée-Sclessin, de N. Pirson et E. Dounan sur Seraing, pour nous en tenir aux travaux majeurs concernant l'agglomération liégeoise.

Or, voici qu'une administration — celle de la commune d'Ans — va plus loin encore : plutôt que d'attendre passivement le succès de l'éventuelle initiative du chercheur et de se disposer à lui donner la publicité méritée, elle devance cette initiative en la sollicitant; elle charge le chercheur défaire ce qu'il faut pour que lui soit révélé le passé de sa commune.

Désir légitime de se connaître, voire de se reconnaître dans la masse des événements, dans le flux sans cesse renouvelé des faits et des choses d'hier où il n'est pas rare de découvrir quelque raison lointaine aux phénomènes d'aujourd'hui. Volonté aussi, sans doute, d'affirmer sa propre histoire en dehors de celle de la ville-mère; volonté de s'abstraire de la vaste chronique de la cité des princes-évêques dont on célèbre aujourd'hui le millénaire.

Mais il y a plus. Au lendemain de la récente fusion d'Ans, d'Alleur, de Loncin et de Xhendremael, la nouvelle entité qui en a résulté a voulu, par ce modeste ouvrage d'histoire, consacrer l'union des quatre communes qui la constituent aujourd'hui, tout en rappelant — ce qui est une façon de la reconnaître et de la garantir — la diversité ancestrale de chacune de celles-ci. À l'intérêt d'une histoire locale, ce petit ouvrage ajoute donc l'avantage de rencontrer des circonstances tout actuelles.

Quant aux responsables scientifiques de cette modeste synthèse, ils sont au nombre de cinq : deux licenciés en histoire, Mlle Ariette Lafosse et M. Richard Quatre; trois licenciés en philologie romane, Mlles Dominique Legru et Colette Robert, M. Jean-Louis Maquet.