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Bois du Cazier: Marcinelle 1956
Paperback / 108 bladzijden / uitgave 1993
taal (talen) : frans
ISBN : 2872060081
EAN : 9782872060085
afmetingen : 202 (h) x 210 (b) x 10 (dk) mm
gewicht : 360 gram
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Dans les années 50, la place que tient la photographie dans la presse quotidienne est plus importante qu'aujourd'hui. Il faut illustrer. La télévision n'est pas encore très présente. Les photographes attachés au "Journal" travaillent sans relâche. Il faut tout faire, les prises de vues, les développements, les tirages, et si aucun rédacteur n'est sur place, il faut prendre quelques lignes de commentaire La belle image n'est guère appréciée et les ciseaux de la rédaction respectent rarement l'idée du photographe.

A huit heures ce matin-là, Camille Detraux se prépare à une journée comme les autres. Au Journal, Nelly Villain, la secrétaire de Marcel Des Essarts lui donne le programme de la journée. Il y aurait sans doute un goûter de pensionnés, une réception à l'Hôtel de Ville, ou l'arrivée d'une course cycliste.

Mais à huit heures dix, le téléphone sonne. Il y a un incendie au Bois du Cazier. Cette journée du 8 août 1956 Camille Detraux ne pourra pas l'oublier. Il prend son Rolleicord, le lourd flash et sa batterie, fourre quelques films en poche, saute dans sa petite voiture - une Isard - se presse vers Marcinelle, se gare à cinquante mètres de la grille II sent que c'est grave. Des fumées s'échappent du charbonnage. Déjà, des gens se sont assemblés. Il y a des gendarmes. Il monte à l'étage d'une maison, fait une vue d'ensemble, redescend, franchit les grilles. Il est le premier photographe sur plaça II rencontre un sauveteur. "Y a-t-il de l'espoir de retrouver des rescapés"? "Il y en a bien peu", dit l'homme.
Il n'est pas neuf heures. Lucien Harmegnies, alors rédacteur au "Journal", est là, lui aussi. Il y a peu d'information. Il n'y a pas grand-chose à voir. Les sauveteurs. La foule Mais tout le monde sait le drame, là, au fond.

"Le pire, c'était l'attente, interminable. Dans la soirée du premier jour, on a vu quelques rescapés. Lespoir revenait. Mais il s'amenuisa ensuite, de jour en jour. J'avais vécu d'autres catastrophes minières, des coups de grisou, des éboulements. Mais ceci dépassait l'imagination. Impossible de ne pas penser au nombre de ces mineurs, à leur impuissance devant l'incendie. Je suis resté là trois jours et trois nuits. Je passais mes films à un ouvrier photograveur pour qu'il les développe. Nous parlions parfois, entre photographes. Un étranger me proposait d'acheter des photos des premiers moments. Nous n'osions pas quitter les lieux. S'il se passait quelque chose! Mais il n'y a pas eu de miracle. II ne s'est rien passé que le travail des sauveteurs, inlassables, et celui des équipes médicales, de l'armée, de la Croix-Rouge, qu'animait Mademoiselle Ladrière.

J'ai photographié tout cela, j'ai fait mon travail de photo-journaliste. Mes images, ce sont les regards des sauveteurs, la remontée des rescapés. Ce sont aussi les visites des personnalités - le roi, les ministres, l'évê-que Mon collègue, Raymond Paquay poussait parfois une pointe à l'extérieur, jusqu'aux cités de baraquements où l'on distribuait de la nourriture. Ce qui m'était le plus pénible était de photographier les familles des mineurs. J'évitais ces regards que l'espoir avait fui. Faire ce genre de photographies n'est pas dans ma nature. Jetais bouleversé. Je tournais mon appareil vers le ciel, vers le noir châssis et je faisais une belle photo qui traduisait mes sentiments..." La discrétion de Camille et de Raymond Paquay leur a interdit de rechercher le sensationnel. Ils ont rejeté l'effet facile, les images choc. Leurs photographies sont belles, dans leur simplicité émouvante. A ce titre, elles font partie de l'Histoire. Celle du travail, celle des hommes.
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