C'est au lendemain de la consécration de son œuvre, le grand prix international de la gravure reçu à la Biennale de Venise en 1948, que Marc Chagall s’installe à Vence.
Comme son voisin des ateliers de la Ruche, Chaïm Soutine, comme Raoul Dufy puis Henri Matisse, il fut tout d’abord ébloui par la lumière aurorale de Vence. Nous sommes en 1950. Bientôt sa vision s’éclairera d’un nouveau jour. Ses couleurs se rehausseront d’un éclat tout particulier, celui de la vibration musicale, de la clarté méditerranéenne. Une nouvelle période fertile annonce de nouvelles créations, de nouveaux supports, de nouveaux matériaux. L’œuvre prend sa dimension monumentale. Peintures, céramiques, mosaïques, sculptures, vitraux, tapisseries, lithographies abondent, témoins vivants des années vençoises. C’est aussi le jaillissement ou plus vraisemblablement la résurgence d’états intérieurs jusqu'à l'explosion lyrique, métaphorique des figures et des formes. Ces recherches picturales, fortement nourries de thèmes spirituels, conduiront le natif de Vitebsk et l’hôte de Vence à toute une série d’œuvres d’inspiration biblique.
Ainsi de 1950 à 1966, Marc Chagall entreprendra un ensemble de toiles qu’il destinait aux petites chapelles du calvaire de Vence.
Témoignages d’art sacré du XXe siècle, c’est avec un grand bonheur qu’il aurait revisités ces stations du Chemin de Croix. Les pressions des uns, dit-on, le manque de clairvoyance des autres ont peut-être privé définitivement Vence de cette création.
Aujourd’hui, seuls les fonds baptismaux de la cathédrale portent la trace de Chagall avec la mosaïque « Moïse sauvé des eaux ».
C’est à la mémoire du citoyen de Vence, du passant attentif et ébloui, du poète des merveilles méditerranéennes, à la mémoire de Vava son épouse, qu’avec émotion nous dédions cette double exposition de Nice et de Vence.
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