Pendant la dernière phase européenne de la Seconde Guerre Mondiale, plus particulièrement au cours de la Bataille des Ar-dennes, une Compagnie d'Infanterie Aéroportée, la Compagnie T du 3e Bataillon du 513e Régiment d'Infanterie Parachutée de la 17e Division de Parachutistes, combattit dans des conditions climatiques infernales et dans l'épaisse couche de neige gelée qui recouvrait l'Ardenne belge et le Grand-Duché de Luxembourg.

Même si nous ne fûmes pratiquement jamais tenus informés de l'endroit où nous nous trouvions, cela nous était complètement égal. Nous étions là et nous avons fièrement combattu pour vos libertés !

D'ailleurs, la seule chose qui, outre le fait de ne pas se faire tuer, comptait vraiment pour nous était simple: "Oû allions nous passer la nuit, dehors ou dedans ?"

Le plus souvent nous avions droit à un indescriptible trou de fusilier, semblable en tout point à une tombe encore inoccupée et dont le futur locataire était juste un peu en retard; il n'allait pas tarder à arriver.

Les parois noirâtres de ces trous de fusilier, ces hauts lieux de repos et de combat, avaient toutes le même caractère inhospitalier.
Ce sol d'Ardenne nous faisait durement payer ces plaies que nous lui causions et pour tous les hommes y ayant combattu, tant allemands qu'alliés, un mot d'ordre identique semblait de mise: prenez garde de ne pas y périr gelés !