Des dizaines de milliers d’oiseaux sauvages appartenant à une centaine d’espèces nichent dans la Région de Bruxelles-Capitale. Certains sont rares et prestigieux, par exemple le Faucon pèlerin installé à la cathédrale Saint-Michel, la discrète Bécasse des bois ou le Martin pêcheur. D’autres, comme la Perdrix grise, se maintiennent dans les dernières campagnes. D’autres encore s’adaptent bien. Il en va ainsi d’oiseaux jadis forestiers qui sont devenus omniprésents et familiers, comme le Merle noir ou le Pigeon ramier. La ville peut aussi être un lieu de prédilection: le Martinet, à l’origine lié aux falaises et aux hautes forêts primaires, est totalement inféodé aux édifices.

Un inventaire complet était nécessaire pour savoir ce qu’il advenait de cette avifaune. Cet ouvrage présente les résultats de l’atlas urbain, le seul de Belgique, réalisé entre les années 2000 et 2004 par les ornithologues de l’association Aves dans le cadre du programme régional de surveillance de l’Etat de l’environnement mené par Bruxelles Environnement - IBGE. Il détaille la répartition, l’abondance, l’habitat et l’évolution de tous les « Oiseaux nicheurs de Bruxelles », indigènes mais aussi exotiques.

La comparaison avec les inventaires antérieurs, en particulier le premier atlas réalisé en 1989-1991, montre une évolution très sensible. Si une partie des espèces se porte bien, nombre d’oiseaux indigènes aux exigences diverses reculent: parmi eux, des granivores comme le Moineau domestique et des migrateurs tels que les hirondelles. Au total, une simplification de l'avifaune se met en place avec une prédominance d’espèces opportunistes. De plus, l’augmentation du nombre d’espèces exotiques, dont certaines développent des populations considérables, est un sujet de préoccupation.

« Oiseaux nicheurs de Bruxelles » met un outil de connaissance à la disposition des scientifiques, des observateurs d’oiseaux, des curieux de nature mais aussi de tous les gestionnaires du patrimoine naturel.